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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 12:41

 

Enfin un excellent album de l'immâturité...


Artiste : Mademoiselle K
Titre : Ca me vexe
Label : Emi
2006

347579866-L.jpg



  Quand un album sort et qu'il transforme totalement l'univers musical de son artiste, on a coutume de parler "d'album de la mâturité".
  A rebours, je pense qu'on devrait parfois parler "d'album de l'immâturité" sans déclencher de querelle chez le politiquement correct.
  Le terme pourrait être péjoratif : quand il qualifierait par exemple le premier album de Naast.
  Il pourrait également devenir extrêmement positif : parlons de Mademoiselle K.

  Il était une fois Katerine qui voulait devenir prof. Manque de bol, elle se plante au CAPES. Toute femme confrontée à cette situation serait vite tentée par la solution évidente : la déprime. Katerine n'échappe pas à cette règle.
  Finalement, elle comprend qu'il faut passer à autre chose, de totalement différent peut-être. Ni une ni deux, elle se coupe les cheveux, branche sa gratte électrique, et gueule sa déprime dans un micro.
  Le micro vient se planter sur une scène, et Katerine continue à gueuler. Elle s'est même trouvé un joli pseudo : Mademoiselle K. Les scènes succèdent aux autres et Mademoiselle K communique son univers plein d'angoisse, de colère et de cynisme, plein d'humanité en somme, lors de festivals.
  Et puis un jour, certaines radios bien intentionnées, Oui-fm par exemple, décident de présenter à un très grand public ce nouveau talent. Et ca marche. Et pour cause.
  Après avoir planté le micro en studio, l'album est maintenant un succès incoutournable et la demoiselle est maintenant de tous les festivals.
  Et aura finalement reconstitué par ce gigantesque auditoire l'énorme classe dont elle voulait être prof.

  Pourquoi on aime Mademoiselle K et son premier album ? Parce qu'ils nous ressemblent. Parce qu'elle a des défauts et des qualités, parce qu'elle parle de déprime amoureuse ou professionnelle, de colère, de rage, de jalousie, d'amour. Parce que le crescendo va bien à sa voix. Parce qu'elle dissimule sa sincérité derrière un cynisme des plus touchants. Parce qu'elle cache derrière sa froideur une générosité hallucinante.
 
  Riffs énergiques et péchus, quasi hystériques sur lesquels on ne peut s'empêcher de danser quand on écoute cet album, immanquablemment en boucle. Textes violents et vindicatifs comme une révolte d'adolescente, oui, mais une révolte d'adolescente commentée par l'adulte qui se cache en elle.
  Humour, règlements de comptes, autocritique, érotisme, déprime, émotion, rage, mal-être, optimisme, tout est là et tout se communique et nous rappelle notre propre vie. Ou tout du moins nous assimile de jolie façon à sa vie à elle.

  Une ambiance particulière, pesante et prenante, qu'elle retranscrit sur scène par un monde personnel totalement à l'ouest et assez déstabilisant pour le public. Mais on se prend d'amour pour cette femme humaine avant d'être une artiste.

mle-k.jpg

Liste des pistes :
 01 - Reste là
 02 - Ca sent l'été
 03 - Ca me vexe
 04 - Le cul entre deux chaises
 05 - Creve
 06 - Grimper tout là-haut
 07 - Jalouse
 08 - Fringue par fringue
 09 - A l'ombre
 10 - A côté
 11 - Plus le coeur à ça
 12 - Final

Par Robert Mudas

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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 09:46


Ca troue le cul !


Série créée par Trey Parker et
Matt Stone
Etats-Unis
Première diffusion : 1997



SouthPark.gif


  Voilà une série qui répond de façon efficace à un seul maître-mot : "Divertissement". Par sa vulgarité, par son audace, par son humour et enfin par sa capacité à tirer sur tout ce qui bouge, et ce dans tous les sens du terme, South Park parvient à éviter le titre de série intelligente et critique pour n'être qu'une série vulgaire et anti-tout. Mais tellement drôle. On pourrait presque placer cet humour dans le sillage des Monty Python, c'est dire.
Tout le monde en prend pour son grade, ce qui est rare et fort. Et les mécanismes de série (running-gags, phrases cultes, personnages récurrents) fonctionnent comme nulle part ailleurs.
Bref, un dessin animé humoristique à toute épreuve.


Saison 1

  On se glisse très vite dans le bain et l'ambiance de ce dessin animé pas comme les autres. Les enfants sont dès le départ des mini-grands, ni plus ni moins pourris que leurs parents. A travers leurs questions et leur vision du monde, la société humaine et les travers humains en prennent plein la gueule pour notre plus grand plaisir.
  Tout le monde est digne de moquerie, de l'enfant pourri riche et péteux au pauvre Kenny dont la famille n'a, les grands jours, qu'une boîte de conserve à manger. Et sans ouvre-boîte...
  Bref, on se moque de tout, et de tout le monde. On se moque des homosexuels comme des homophobes, des moches comme des beaux, des racistes comme des organisations humanitaires intéressées. Sur ce point, l'épisode de Pascal Ladalle / Starvin'Marvin est tout simplement à pleurer d'humour noir.
  On se moque de la religion comme de ceux qui ont perdu la foi. On se moque des stars à tout va, mais elles le méritent tellement. On se moque avec raison des chasseurs ("Il fonce droit sur nous !") même si les personnages en eux-mêmes sont étrangement attachants.
  Encore plus fort, on se moque de la télévision même, et souvent des émissions pour enfants, grossières et violentes. L'hôpital qui se moque de la charité ou auto-dérision réussie ? Je penche pour la seconde solution. On se moque également beaucoup du cinéma d'horreur dans cette saison : des zombies à l'enfant maudit, les parodies d'horreur sont vraiment hilarantes.
  Une excellente première saison pour une série qui installe très rapidement sa mythologie et son ambiance.

 


saison-1.jpgListe des épisodes de la saison 1:
 1x01 Cartman gets an anal probe (Cartman a une sonde anale)
 1x02 Weight Gain 4000 (Muscle Plus 4000)
 1x03 Volcano
 1x04 Big Gay Al's Big Gay Boat Ride (Une promenade complètement folle avec Al Super Gay)
 1x05 An elephant makes love to a pig (Un éléphant fait l'amour à un cochon)
 1x06 Death (La mort)
 1x07 Pink Eye (Conjonctivite)
 1x08 Damien
 1x09 Starvin' Marvin (Le petit Ethernopien)
 1x10 Mr Hankey, the Christmas Poo (Monsieur Hankey, le petit caca Noël)
 1x11 Tom's Rhinoplasty (Chirurgie esthétique)
 1x12 Mecha Streisand
 1x13 Cartman's Mom is a dirty slut (La mère de Cartman est une folle du cul)




 

 

 

 

Saison 2
  Après le succès de la première saison, South Park réitère avec sa saion la plus longue. Bien qu'un peu lente à démarrer, elle regorge encore une fois d'histoires drôles et cyniques et de personnages excellents et représentatifs.
  En réalité, cette saison s'attache à approfondir tous les personnages et thèmes que présentaient déjà la saison 1 : les personnages de M. Mackey ou M. Garrison, la famille de Cartman, l'émission de Terrance et Philippe, de nouveaux élèves (Tweek), etc.
  Les enfants sont donc un peu dans l'ombre dans cette saison qui donne la part belle aux critiques cyniques de la société américaine : la censure, la fausse tolérance, les festivals de cinéma, la télévision et ses dérives.
A côté de ça, les créateurs montrent un excellent regard critique sur les mécanismes des séries télévisées même : le ridicule du suspense du début de saison, coupé par un épisode "Poisson d'avril", l'épisode flashback absurde où Cartman réalise que dans ses souvenirs Kenny meurt sans arrêt et que c'est pas possible...
  Et que dire de l'épisode spécial Halloween et son poisson serial killer, de l'épisode de Noël sur la tolérance et le pardon... envers Charlie Manson, ou encore le dernier épisode, totalement loufoque et jubilatoire.
Bref une série qui se développe et sort un peu du chemin de la première saison, tout en restant méchamment drôle. Une série qui évolue, quoi.

 


saison-2.jpgListe des épisodes de la saison 2 :
 2x01 Not without my anus (jamais sans mon anus)
 2x02 Cartman's mom is still a dirty slut (la mère de Cartman est toujours une folle du cul)
 2x03 Chikenlover (le charmeur de poules)
 2x04 Ike's Wee Wee (le zizi de Ike)
 2x05 Conjoined Fetus Lady (Le foetus siamo-maxillaire)
 2x06 The mexican staring frog of southern sri lanka (la grenouille mexicaine du sud du Sri Lanka)
 2x07 City on the edge of forever (La ville au bord de l'éternité)
 2x08 Summer Sucks (L'été, ça craint)
 2x09 Chef's salty chocolate balls (Boulettes de Chef au chocolat salé)
 2x10 Chicken Pox (Varicelle)
 2x11 Roger Elbert should lay off the fatty foods (Roger Elbert devrait manger moins gras)
 2x12 Clubhouses (la Garçonnière)
 2x13 Cow Days (les journées vaches)
 2x14 Chef Aid
 2x15 Spooky fish (Poisson sanglant)
 2x16 Merry christmas Charlie Manson ! (Joyeux Noël Charlie Manson !)
 2x17 Gnomes (Les gnomes voleurs de slips)
 2x18 Prehistoric Ice man (L'homme des glaces)

 

 

 

 

 

 

 


Saison 3
  South Park continue dans sa lancée avec une saison qui reprend les qualités des deux premières saisons : beaucoup de cynisme, beaucoup de parodie et des personnages de plus en plus étudiés.
  Pour le cynisme, la société s'en prend plein la gueule, peut-être encore plus violemment que précédemment, avec l'épisode du Panda du harcèlement sexuel, aussi bien sur la folie judiciaire aux Etats-Unis que sur l'abrutissement des campagnes de sensibilisation.
  De même le premier épisode critique les stars qui prennent la défense de la forêt amazonienne (plus ou moins justement, mais le principe de South Park, c'est que personne n'est épargné). Citons encore le patriotisme dans la reconstitution de la guerre de Sécession, ou enfin la folie Pokémon critiquée dans un épisode hilarant qui va très loin.
  Pour les parodies, elles sont nombreuses dans cette saison : Star Wars inspire à la fois le retour de Starvin' Marvin, et le Jakovasaure, ridicule et insupportable double de Jar-Jar Binks. L'épisode spécial Halloween transforme le groupe KoRn en Scooby-Gang, et l'épisode de Noël caricature les comédies musicales.
  Cet épisode, en présentant les différentes personnalités des personnages secondaires, amène au dernier point : les personnages secondaires sont de plus en plus utilisés. Le père de Stan, le père de Kyle, la soeur de Stan, Chef, Tweek, Craig, Jésus, Mr Hankey : l'accent me semble être mis sur eux dans cette saison, quitte à rapetisser le rôle des quatre personnages principaux.
  Ce qui n'empêche pas cette saison d'être encore une fois très bonne et très drôle.

 


south-park-3.jpgListe des épisodes de la saison 3 :
 3x01 Rainforest Schmainforest (Tropicale schtropicale)
 3x02 Spontaneous Combustion (Combustion spontanée)
 3x03 The Succubus (La Maman de Chef)
 3x04 Tweek vs. Craig (Tweek contre Craig)
 3x05 Jakovasaurs (Les Jakovasaures)
 3x06 Sexual Harassment Panda (Le Panda du harcèlement sexuel)
 3x07 Cat Orgy (Orgie de chat)
 3x08 Two guys naked in a hot tub (Deux hommes nus dans un jacuzzi)
 3x09 Jewbilee (Les scouts juifs)
 3x10 Chinpokomon
 3x11 Starvin'Marvin in space (Ethernopiens dans l'espace)
 3x12 KoRn's groovy pirate ghost mystery (KoRn et le mystère mysérieux des pirates fantômes)
 3x13 Hooked on monkey phonics (Les comptines du singe batteur)
 3x14 The Red Badge of gayness (Médaille de connerie avec palmes)
 3x15 Mr. Hankey's Christmas Classics (Les chants de Noël de Monsieur Hankey)
 3x16 Are you there God ? It's me, Jesus (Dieu es-tu là ? C'est Jésus à l'appareil)
 3x17 World wide Recorder Concert (Le bruit marron)



Par Robert Mudas

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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 09:46


Le jeu qu'on jouerait volontiers avec son pire ennemi. Poil aux orties.

Edition Asmodée
Un jeu de Jean-Charles Rodriguez, Sylvie Barc et
Frédéric Leygonie
Illustrations de Bernard Bittler pour la première édition, de Christophe Swal pour la seconde
Edité en 1997, réédité en 2003


De 3 à 8 joueurs
Durée aproximative : entre 45 minutes et 1 heure
19,90 euros

Elixir.jpg


  On le sait depuis Labyrinthe et Magic the gathering l'a confirmé : des sorciers qui se rencontrent ne manquent jamais de s'affronter et de se montrer qui a la plus grande. Formule magique, bien sûr.
  Nous voilà donc entraînés dans une grande course aux ingrédients magiques afin de réaliser nos formules, qui ne manqueront jamais de retourner la situation.
  L'idée du jeu est simple, et bien que ça semble relativement compliqué pour un petit jeu au premier abord, le mécanisme de jeu vient très très vite. On pioche une carte "trouvaille" à chaque tour : soit un objet inutile, soit un objet magique à l'effet bien sympa, soit une transaction pour essayer d'acquérir de nouveaux ingrédients, soit enfin un ingrédient lui-même.
  Quand enfin un sort est lancé, son effet est plus ou moins dévastateur selon son niveau : ça peut aller du petit gage obligeant un adversaire à dire "poil à" à la fin de chaque phrase au vol immédiat des trouvailles des autres joueurs. Il faut savoir que, petit détail stratégique bon à savoir, chaque joueur choisit les niveaux des sorts qu'il doit jouer ce qui influe donc tant sur la difficulté que sur l'effet.
  Faut-il le dire : le premier à se débarasser de tous ses sorts gagne. Si tant est qu'on ne lui en a pas refilé de nouveaux entre temps...

  Vous l'aurez compris : ce jeu est un excellent jeu d'ambiance et un gros jeu de bastonnade où les coups bas et retournements de situation pullulent. Peut-être un peu trop, d'ailleurs, si bien que certaines parties semblent parfois bloquées et interminables.
  C'est le seul défaut du jeu : tellement complet dans la diversité de ses cartes qu'il en tourne parfois très mal, ce qui devient vite lassant. Lassant aussi quand un joueur s'acharne sur un bouc-émissaire, tant sur les gages que sur les effets désagréables : on en vient parfois à se taire définitivement à cause des trois gages qui nous touchent dès qu'on prend la parole.
  N'empêche qu'Elixir est un des rares jeux à faire une savante recette - qui a parlé de formule magique ? - entre l'ambiance, la stratégie, la chance et l'intéractivité.


Ouvert.jpg


Extension : Elixir : La compil'
1997, réédité en 2004
19,90 euros

  Dans le même format que le jeu de base, La Compil' rassemble les trois extensions pour le jeu Elixir (qui reste indispensable pour jouer).
 

  Alambic nous propose tout d'abord de nouveaux sorts, et des trouvailles et objets supplémentaires, dont certains nouveaux. Rien de très révolutionnaire pour le jeu, même si les nouveaux sorts renouvellent un peu un jeu que trop de parties pourraient rendre répétitif, et promettent de nouveaux retournements de situation très cocasses. Ajoutons qu'ils ont la bonne idée de ne pas toujours être favorables au lanceur...


  Mandragore est, selon moi, l'excellente idée. Le gros problème du jeu de base était le bloquage de la partie qui arrivait parfois quand plus personne n'arrivait à avoir la malheureuse carte qui lui manquait. Davantage de chance de l'avoir maintenant, grâce aux "lieux", réserves permanentes d'une trouvaille spécifique. Et on atteint la très bonne idée quand les "panneaux" viennent faire un peu valser ces lieux, pouvant être fermés ou même volés.
  Enfin les intéractions entre les joueurs sont encore stimulées par une règle brillante : le propriétaire d'un lieu peut "vendre" la trouvaille correspondante à un autre joueur contre négociation. La partie en prend une nouvelle tournure, avec une dimension tactique qu'elle n'avait pas encore.
  Et si, comme on l'a évoqué pour le jeu de base, votre pire ennemi joue contre vous, il aura certainement une bonne bouffée de haine en voyant que vous lui demandez cinq cartes en négociation alors qu'une seulement suffit pour votre petit(e) ami(e).
  On ajoute à cela de nouvelles formules, ayant parfois des effets sur les lieux, et la recette prend la forme d'une extension plus que réussie.


  Alchimie, enfin, est la touche d'imprévisibilité, dans la lignée des "évènements" qui, dans les extensions des jeux en général, viennent habituellement tout bouleverser à chaque tour (cf Nouvelle Lune pour les Loups-Garous ou High Noon chez les cowboys).
  Cette extension propose une nouvelle règle sous la forme d'un tableau que l'on dresse au centre de la table, représentant cinq combinaisons d'ingrédients. A son tour, chaque joueur peut réaliser une de ces combinaisons pour obtenir un mini-sort qui pourra potentiellement l'aider grandement. Ou lui éclater à la tronche.
  Ou encore ne rien faire du tout.
  Cet apport d'imprévisibilité n'est pas pour déplaire, surtout dans un jeu qui, redisons-le timidement, a légèrement besoin de renouveau au bout de quelques parties. Néanmoins, j'ai tendance à penser que cette extension rallonge encore la partie, certains joueurs sacrifiant des ingrédients importants pour ces combinaisons et donc se trouvant fort dépourvus quand la recette sera venue.
  L'idée reste cependant plutôt intéressante, et la combinaison de toutes ces extensions donne franchement une autre dimension au jeu.


Par Robert Mudas

 

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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 22:25


Les films que nous adorons finissent toujours par nous posséder...


Un film de David Fincher

Avec Edward Norton (Le narrateur)
          Brad Pitt (Tyler Durden)
          Helena Bonham Carter (Marla Singer)
          Jared Leto (Angel Face)

Sorti en novembre 1999

affiche.jpg


  David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait filmer et jouer avec l'image : en témoignent la superbe course poursuite qu'il nous propose dans Alien 3 ou les excellents effets visuels de Panic Room.
  De plus, David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait gérer un scénario intelligent et bien ficelé : remémorons-nous le troublant The Game.
  Enfin, David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait diriger de très bons acteurs : le casting et le jeu de Seven en sont les preuves évidentes.
  Dans Fight Club, David Fincher réunit toutes ses qualités et livre un chef-d'oeuvre hallucinant, inattendu, intelligent et corrosif.

norton.jpg



  L'histoire : Le narrateur, jamais nommé, regarde passer une vie solitaire et pauvre. Il croit redonner un sens à sa vie en se rendant à des groupes de soutien pour maladies graves, jusqu'à ce que la sombre Marla Singer y apparaisse trop. Le grand choc de sa vie commencera réellement avec la rencontre de Tyler Durden, un des personnages les plus charismatiques du cinéma, philosophe anarchiste totalement décalé qui lui apprend une autre forme de vie. Avec lui il fondera le Fight Club, une association qui n'a pas la prétention de l'être, et où chaque homme peut faire éclater sa virilité, son envie de révolte, sa colère dans des combats féroces quoique fair-play. Mais un beau jour, quand le Fight Club engendre le Projet Chaos, les choses semblent échapper au narrateur...

pitt.jpg


  Film d'une génération mal-à-l'aise, schyzophrène et à la recherche de son identité, écrasée par la société de consommation et tiraillée entre l'envie de changement et une société plate. Film des enfants oubliés de l'Histoire dont l'unique révolution est culturelle et passe par de tels monuments cinématographiques. Film qui propose de mauvaises solutions tout en l'affirmant, afin d'avoir la force nécessaire pour souligner les problèmes à l'origine de ces solutions. Messie de l'anarchisme philosophique et de l'anticapitalisme, parfois faussement jugé de pro-nazi par ceux qui ne l'ont pas compris.

 

hbc.jpg


  Fight Club est très bien écrit, très bien réalisé, très bien mené et très bien joué, et tout ça donne un film vrai, fort et poignant, qui nous prend aux tripes et qui fait passer un message tellement fort qu'il devient plus qu'un film : il devient un symbole.

  Et cette furieuse envie de voir des immeubles s'écrouler sur les Pixies...

 

Par Robert Mudas

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