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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 22:16


Forrest Gump fantastique, fantastique Forrest Gump

Un film de Tim Burton

Avec Ewan Mc Gregor (Edward Bloom jeune)
         Albert Finney (Edward Bloom)
         Billy Crudup (William Bloom)
        Jessica Lange (Sandra)
         Helena Bonham Carter (Jenny et la sorcière)
         Marion Cotillard (Joséphine)
 Et encore beaucoup d'autres dans les seconds rôles, dont Danny DeVito ou Steve Buscemi

Sorti en 2003

big-fish.jpg

  Quand Burton sort un de ses films habituels, avec fantastique, Depp et beaucoup de talent, les adeptes de la critique facile lui reprochent de ne pas se renouveller. Même s'il fait des chefs-d'oeuvre.
  Quand Burton change un peu de route et sort Big Fish, les adeptes de la critique facile se plaignent de ne pas retrouver l'univers habituel de Burton. Et pourtant c'est encore un chef-d'oeuvre.
  C'est dire si les critiques sont cons, et Burton génial.

bf1.jpg  Big Fish propose le pari osé, et réussi, de relier l'univers cinématographique fantasmagorique du réalisateur et le monde réel. Le personnage principal, même s'il n'est pas vraiment le héros, est un jeune homme bien concret, dans notre monde bien réel, qui a des relations difficiles avec son père. Et pour cause : celui-ci a fabriqué toute sa vie sur des légendes et des histoires fabuleuses, romançant tous ses souvenirs, et coupant de ce fait tout contact possible pour son jeune William avec la réalité.
  Par un savant dosage entre réalité et fiction et par un impressionnant mais jamais lassant aller-retour entre l'histoire passée et fabulée et l'histoire présente, le film nous propose deux niveaux de vision : le passé romancé d'Edward Bloom, burtonien et charmant comme tout, et les tentatives de rapprochement et d'ouverture à l'autre du père mourrant et du fils en quête de vérité, étude psychologique plutôt bien menée. En effet, tout au long du film, William enquête sur la vraie vie de son père, triant peu à peu la réalité dans le mythe.
Trêve de résumé impossible pour un film entièrement constitué d'histoires et de scènes fabuleuses.

 



  Passons donc à la défense de ce chef-d'oeuvre.
  Le thème réalité - fiction est déjà très bien traîté.
  Ensuite, le thème des rapports père-fils est bien mené également, très vrai car peu conforme au modèle hollywwodien habituel de réconciliation. Ici les deux personnages ont clairement une vision différente de la vie et plutôt que de s'adonner définitivement à la vision de l'autre, ce qui est impossible, tentent de comprendre l'univers de l'autre. Et ça, c'est beau et rare.
  Bien sûr l'histoire de William paraît bien fade par rapport aux images magnifiques de l'histoire d'Edward, bien sûr on a presque envie de les zapper pour revoir l'univers merveilleux de la jeunesse d'Edward et la fabuleuse gueule d'amour d'Ewan McGregor, plus qu'excellent en gendre modèle.
  Bien sûr on aurait presque envie que le film reste sur la voie de l'histoire du père, mais sans cela les thèmes forts précités ne seraient plus aussi efficaces. Et puis, l'excellent Albert Finney et la fin légitiment à eux seuls ce choix !



bf2.jpg  Là où Forrest Gump racontait la traversée de l'Histoire américaine par un béta attachant, Big Fish raconte la traversée de la vie par un imaginatif séduisant.
  Film pluriel intelligent dont plusieurs niveaux de vision révèlent toute la finesse, ce film regorge aussi de scènes magnifiquement filmées et de personnages secondaires excellents interprétés par des acteurs non-moins excellents.
  Si l'on ajoute à cela tout l'humour et toute l'émotion qui émanent de ce film, on trouve un chef-d'oeuvre osé qui prouve que Burton mérite ses titres de noblesse dans le cinéma.

Quant à la réflexion sur le rôle de l'imaginaire dans notre quotidien, c'est finalement la plus belle réponse que Burton pouvait donner aux critiques.

 

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Par Robert Mudas

 

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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 22:25


Les films que nous adorons finissent toujours par nous posséder...


Un film de David Fincher

Avec Edward Norton (Le narrateur)
          Brad Pitt (Tyler Durden)
          Helena Bonham Carter (Marla Singer)
          Jared Leto (Angel Face)

Sorti en novembre 1999

affiche.jpg


  David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait filmer et jouer avec l'image : en témoignent la superbe course poursuite qu'il nous propose dans Alien 3 ou les excellents effets visuels de Panic Room.
  De plus, David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait gérer un scénario intelligent et bien ficelé : remémorons-nous le troublant The Game.
  Enfin, David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait diriger de très bons acteurs : le casting et le jeu de Seven en sont les preuves évidentes.
  Dans Fight Club, David Fincher réunit toutes ses qualités et livre un chef-d'oeuvre hallucinant, inattendu, intelligent et corrosif.

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  L'histoire : Le narrateur, jamais nommé, regarde passer une vie solitaire et pauvre. Il croit redonner un sens à sa vie en se rendant à des groupes de soutien pour maladies graves, jusqu'à ce que la sombre Marla Singer y apparaisse trop. Le grand choc de sa vie commencera réellement avec la rencontre de Tyler Durden, un des personnages les plus charismatiques du cinéma, philosophe anarchiste totalement décalé qui lui apprend une autre forme de vie. Avec lui il fondera le Fight Club, une association qui n'a pas la prétention de l'être, et où chaque homme peut faire éclater sa virilité, son envie de révolte, sa colère dans des combats féroces quoique fair-play. Mais un beau jour, quand le Fight Club engendre le Projet Chaos, les choses semblent échapper au narrateur...

pitt.jpg


  Film d'une génération mal-à-l'aise, schyzophrène et à la recherche de son identité, écrasée par la société de consommation et tiraillée entre l'envie de changement et une société plate. Film des enfants oubliés de l'Histoire dont l'unique révolution est culturelle et passe par de tels monuments cinématographiques. Film qui propose de mauvaises solutions tout en l'affirmant, afin d'avoir la force nécessaire pour souligner les problèmes à l'origine de ces solutions. Messie de l'anarchisme philosophique et de l'anticapitalisme, parfois faussement jugé de pro-nazi par ceux qui ne l'ont pas compris.

 

hbc.jpg


  Fight Club est très bien écrit, très bien réalisé, très bien mené et très bien joué, et tout ça donne un film vrai, fort et poignant, qui nous prend aux tripes et qui fait passer un message tellement fort qu'il devient plus qu'un film : il devient un symbole.

  Et cette furieuse envie de voir des immeubles s'écrouler sur les Pixies...

 

Par Robert Mudas

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