Les films que nous adorons finissent toujours par nous posséder...
Un film de David Fincher
Avec Edward Norton (Le narrateur)
Brad Pitt (Tyler Durden)
Helena Bonham Carter (Marla Singer)
Jared Leto (Angel Face)
Sorti en novembre 1999
David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait filmer et jouer avec l'image : en témoignent la superbe course poursuite qu'il nous propose dans Alien 3 ou les excellents effets visuels de Panic Room.
De plus, David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait gérer un scénario intelligent et bien ficelé : remémorons-nous le troublant The Game.
Enfin, David Fincher n'a plus à prouver qu'il sait diriger de très bons acteurs : le casting et le jeu de Seven en sont les preuves évidentes.
Dans Fight Club, David Fincher réunit toutes ses qualités et livre un chef-d'oeuvre hallucinant, inattendu, intelligent et corrosif.
L'histoire : Le narrateur, jamais nommé, regarde passer une vie solitaire et pauvre. Il croit redonner un sens à sa vie en se rendant à des groupes de soutien pour maladies graves, jusqu'à ce que la sombre Marla Singer y apparaisse trop. Le grand choc de sa vie commencera réellement avec la rencontre de Tyler Durden, un des personnages les plus charismatiques du cinéma, philosophe anarchiste totalement décalé qui lui apprend une autre forme de vie. Avec lui il fondera le Fight Club, une association qui n'a pas la prétention de l'être, et où chaque homme peut faire éclater sa virilité, son envie de révolte, sa colère dans des combats féroces quoique fair-play. Mais un beau jour, quand le Fight Club engendre le Projet Chaos, les choses semblent échapper au narrateur...
Film d'une génération mal-à-l'aise, schyzophrène et à la recherche de son identité, écrasée par la société de consommation et tiraillée entre l'envie de changement et une société plate. Film des enfants oubliés de l'Histoire dont l'unique révolution est culturelle et passe par de tels monuments cinématographiques. Film qui propose de mauvaises solutions tout en l'affirmant, afin d'avoir la force nécessaire pour souligner les problèmes à l'origine de ces solutions. Messie de l'anarchisme philosophique et de l'anticapitalisme, parfois faussement jugé de pro-nazi par ceux qui ne l'ont pas compris.
Fight Club est très bien écrit, très bien réalisé, très bien mené et très bien joué, et tout ça donne un film vrai, fort et poignant, qui nous prend aux tripes et qui fait passer un message tellement fort qu'il devient plus qu'un film : il devient un symbole.
Et cette furieuse envie de voir des immeubles s'écrouler sur les Pixies...
Par Robert Mudas