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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 19:41

"A partir de 12 ans" ?! Oui, mais un gosse de 12 ans qui fait polytechnique alors...

Editeur : Nexus, Asmodée et Fantasy Flight Games
Un jeu de F. Nepitellon, M. Maggi, R. di Meglio, S. Peruzzi et S. Pierucci
2006

De 2 à 4 joueurs
Durée aproximative : au moins 2 heures
50 euros

eclate-marvel-heroes-490.jpg



  Marvel Heroes est un jeu de société permettant de jouer avec, vous l'aurez deviné, les héros Marvel. La difficulté des règles l'empêche d'être un jeu familial, et l'omniprésence de la chance entraîne une légère mauvaise réputation chez les amateurs de stratégie.
Alors disons qu'il s'agit d'un excellent jeu d'ambiance, stratégique et bourrin, qui entraînera l'enthousiasme des fans de l'univers Marvel.

  Chaque joueur incarne une équipe de super-héros : les X-Men (Cyclope, Wolverine, Jean Grey, Tornade), les Vengeurs (Captain America, Thor, Iron Man, Hulk), les Quatre Fantastiques (Mister Fantastic, La femme invisible, La Torche Humaine, La Chose) ou enfin les Marvel Knights (Spidey, Daredevil, Elektra et Docteur Strange).
Chaque équipe a ses spécificités, ses qualités et ses défauts. Je trouve pour ma part qu'elles sont assez inégales mais d'autres joueurs m'ont certifié que non donc je suppose que mon avis n'était pas objectif et que les muscles saillants de Hulk m'ont influencé.
Petite particularité non-négligeable : chaque joueur incarne également le super-méchant (Magnéto, Crâne Rouge, Fatalis ou le Caïd) d'une équipe adverse.

mh001-heroes-fr01-1.jpg

  L'enjeu est donc double : notre équipe de super-héros doit résoudre des missions successives pour gagner des points de victoire, et notre gros méchant doit empêcher l'équipe adverse de faire de même.
Ce double rôle est très intéressant puisqu'il permet de ne pas s'ennuyer pendant le tour adverse mais au contraire d'y participer à notre façon. De plus, chaque tour est divisé en plusieurs phases et actions, que les joueurs effectuent à tour de rôle : ce système permet encore une fois de ne pas s'ennuyer, même s'il ralentit un peu le jeu.
Quant au double rôle, on peut juste regretter qu'il n'y ait pas un choix à faire entre jouer notre équipe de héros ou jouer notre méchant, un choix qui pourrait par exemple se manifester dans des cartes à double usage : non, ici, chaque rôle a ses propres cartes et des propres ressources, et avouons que ça simplifie les choix.
Simplification qui permet de jouer ses meilleures cartes sans réfléchir, poser son gros bourrin et hurler avec exaltation "Ca va castagner !".

  Le mécanisme des missions à résoudre pour obtenir des points de victoire devient vite répétitif, mais les cartes et situations sont assez différentes pour que les affrontements varient un peu. De plus, la chance que critiquent les puristes, permet parfois de changer la donne considérablement. On n'a pas encore vu non-plus le crapaud écraser Hulk, mais bon...
De plus, le jeu dispose d'une dizaine de cartes de scénario, permettant de changer les conditions de départ et de victoire, ou de rejouer des affrontements célèbres de l'histoire Marvel (Galactus, House of M, Onslaught, etc.)

mh001-box-bottom-board.jpg

  Marvel Heroes est donc un jeu qui compense certains défauts par certaines qualités, un jeu qui cible avant tout les fans de Marvel mais qui est largement abordable par les autres, un jeu dont l'univers passionnant compense l'obscurité de la règle du jeu, dont les vingt figurines peintes compensent l'inutilité du grand plateau, et dont la mécanique relativement simple au bout de quelques parties compense la difficulté du premier abord.
Moi j'adore, mais je ne suis vraiment pas difficile quand il s'agit d'envoyer Thor affronter le Fléau...


Par Robert Mudas

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19 novembre 2007 1 19 /11 /novembre /2007 18:21


Nostalgie moderne

Un jeu Wii
édité par Nintendo et développé par Intelligent Systems
50 euros

Pochette.jpg



  Oui, on parlera jeux vidéo sur ce blog ! Il faut dire que la Wii regorge de plus ou moins petits jeux intelligents qui révolutionnent totalement la notion de console vidéo. Super Paper Mario, même s'il n'utilise pas vraiment les fonctionnalités Wii de mouvement de la wiimote, est une de ces véritables perles dont il convient de parler.

  Au Royaume Champignon, tout va bien, et puis d'un coup, tout va mal. Cette phrase d'introduction pourrait convenir à n'importe quel Mario, mais ça devient vite original. La Princesse Peach a bien été enlevée, et le méchant Bowser fomente bien un plan d'invasion du château. Sauf que c'est pas lui qui a enlevé Peach. Non, le méchant c'est ici l'infâme comte Niark, un monstrueux tyran qui, accompagné de ses sbires Mc Astagne, Mimic et Dimensio, voyage de dimension en dimension à la recherche du Coeur du Chaos destiné à détruire tous les mondes.
  C'est évidemment sans compter sans Mario qui devra réunir les Coeurs Purs pour vaincre Niark, et que Bowser lui-même aidera parce que mince, faut pas déconner, c'est quand même censé être lui qui enlève Peach...
  Mario contre Niark, Coeurs Purs contre Coeurs du Chaos, Opus Luminus contre Opus Tenebrus, etc. : les enjeux du scénario ne sont pas trop difficiles à comprendre.
  Mais ce qui est plus original, c'est l'humour, et particulièrement l'ironie de ce scénario dans lequel les personnages apprennent à Mario "Pour faire ceci, appuie sur A. Tu ne comprends pas ce que ça veut dire, mais peut-être qu'un être au-dessus de toi comprend de quoi je parle".
  Mario voyagera donc de monde en monde, progressivement accompagné de Peach, Bowser puis Luigi et de pixels qui permettent des actions supplémentaires. Disons-le tout de suite : dans ces mondes se trouveront certaines vraies perles, tel le monde de Francis le Geek, le dangereux collectionneur otaku...

Mario.jpg Mario3D.jpg

  A côté d'un scénario écrit par des mecs probablement défoncés mais franchement imaginatifs, voilà-t-y pas que la jouabilité s'y mêle. Parce que oui, on garde la 2D de notre bonne vieille Super Nes, oui on sort des graphismes tout pourris au premier regard mais qui passent comme un hommage respectueux et amusé au second regard, mais on ajoute quelques spécificités plus qu'originales.
  Mario a le pouvoir principal sur lequel repose tout le jeu : il peut passer en 3D et alors révéler des passages ou objets cachés. Un tuyau vous empêche de passer ? Contournez-le en 3D ! Des pics vous barrent la route ? Idem ! Une pièce secrète pleine de pièces ? Passez en 3D : il y en a trois fois plus !
  Peach aura quant à elle le parfois très utile pouvoir d'utiliser son ombrelle pour des vols planés, Bowser ecrasera immanquablement les adversaires de son souffle de braise, et Luigi vous permettra par son super saut d'accéder à des hauteurs insoupçonnables.
  Le pannel de personnages nous permettra donc par leurs pouvoirs différents de passer certains obstacles, et les Pixels, gentils petits papillons que vous trouverez tout au long de l'aventure, vous permettront eux-aussi d'accéder à certaines zones. Citons parmi eux la principale, Tippi, qui permettra de tout savoir de son ennemi et de révéler des objets invisibles, Bombi qui fera tout péter, Svelt qui nous rendra tellement fin que les méchants ne nous verront pas tant que l'on reste immobile, ou encore Minus qui nous rendra tout petit petit.
  Beaucoup d'options, toutes utiles plus ou moins fréquemment, tant en combat qu'en RPG. Beaucoup d'options qui font qu'on ne s'ennuie jamais, et que Super Paper Mario est un excellent jeu de réflexion plein d'énigmes, subtil et intelligent.
Mario-g--ant.jpg
  Intelligent et fun (prenez l'étoile qui vous rend aussi grand que l'écran pour vous en convaincre !), varié, prenant, d'une durée de vie carrément honnête (une vingtaine d'heures), ce jeu réserve d'excellents moments. 
  C'est un peu bavard par moments mais le scénario joue tellement sur l'ironie que ça n'est pas bien grave.
  Et puis ça a tellement un délicieux arrière goût de jeu moderne nostalgique des anciens jeux que chacun sentira le geek en lui se réveiller avec un sourire épanoui.



Par Robert Mudas

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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 22:37

Blanc à l'extérieur, noir à l'intérieur


Un roman de Boris Vian, sous le pseudonyme de Vernon Sullivan
Edition Scorpion (1946)
Livre de poche (1997)

poche.jpg



  Lee Anderson est un noir blanc, blanc de peau, noir de famille, celui qui peut passer pour un blanc, pour un civilisé, quand on ne connaît pas sa famille. D'autant plus qu'il est charismatique à souhait, doué en manipulations et bougrement séducteur.
  Lee Anderson a perdu son frère lors d'un lynchage en règle. Et décide de se venger. Pour ce faire, rien de plus simple : s'installer dans une petite bourgade américaine et se rapprocher incognito du gratin local. Blanc, bien sûr.
  Et puis enculer les petites minettes de ce gratin. Littéralement.
Avant de leur passer les mains autour du cou.

  Pour s'amuser ou pour pouvoir exprimer quelque chose de radicalement différent de ce qu'il écrit normalement, Boris Vian se fait passer pour le traducteur français de l'auteur américain de polar Vernon Sullivan.
  Le roman, jugé ammoral, pornographique et violent, fait un scandale en France. Donc un succès. Boris Vian se marre.
  S'ensuivent des enquêtes sur l'existence de Sullivan. Boris Vian ouvre des pistes, en ferme d'autres, poursuit son mensonge engagé dans une guerre des critiques. S'ensuit même un procès fait contre Boris Vian pour atteinte à la morale. Boris Vian se marre de la stupidité des critiques et des puritains.
  Et puis, grâce à tout ça, le roman est finalement un gigantesque succès commercial. Et Boris Vian ? Et bien, il se marre, vous pensez bien !

  Derrière la polémique et la dépréciation du roman par les critiques, même contemporaines, derrière la lecture seule des passages incriminés, derrière l'étiquette de "roman honteux" qui s'ajoute à celle d'"écrivain pas sérieux" que porte Vian, derrière tout cela donc, se cache un roman dont on a trop parlé et qu'on a trop peu lu.
Et pourtant, bien que loin du style habituel de Vian, il y a décidemment dans ce roman quelque chose. Quelque chose d'envoutant et de plaisant, quelque chose qui évoque le Vian que l'on connaît. Il y a toute une imagerie du sexe et de l'érotisme quand L'écume des jours travaillait l'imaginaire de l'amour, il y a le thème du racisme traîté avec une noirceur digne de l'arrache-coeur, il y a aussi toute une vision stéréotypée-polar de l'Amérique.
  Il y a finalement toute une esthétique de la violence, de la haine et du sexe. Très très bien écrite.
  Le roman est original et osé sous toutes les lectures possibles : il traîte du racisme en prenant pour héros un noir, ce qui est osé, mais surtout en prenant un noir assassin et vengeur, ce qui peut mettre à dos tout le monde ! Vian camouflé derrière Sullivan réussit le tour de force de nous entraîner loin de ce qu'on a l'habitude de lire, même chez lui. Impressionnant exercice de style.

  A noter qu'après ce roman, Vian en a publié trois autres sous le même pseudonymes, trois pseudo-polars américains plus ou moins bons. Faute de scandale, le succès a été bien moindre, mais je recommande tout de même le délirant Et on tuera tous les affreux.


Par Robert Mudas

 

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 15:13


La touchante complainte d'un romantique bafoué, heurté dans sa sensibilité exacerbée par le capitalisme agressif d'une société cannibale. Et qui veut baiser, aussi.


Scénario et dessin de Monsieur le chien
Edition Théloma
1 tome paru
2007

monsieur-le-chien.jpg


Tome 1 : Paris est une mélopée



  Le chien est un fonctionnaire. Déjà, pour avancer dans la vie, c'est pas gagné.
  Il est également moche, et pour baiser, c'est pas gagné. Bien dommage quand on voit les proéminents atouts de sa douce femme, d'ailleurs.
  Le chien n'a plus pour se consoler que ses délires absurdes et philosophico-poujadistes, si si, et l'adhésion au CHIBRES, club des mâles en manque de sexe, favorable à la collectivisation des femelles.
  Et puis, il y a Schroubb, l'escalope milanaise mutante.


  Le personnage de Monsieur le chien (MLC) est né sur le blog du susdit, blog excellent s'il en est : http://www.monsieur-le-chien.fr
  C'est drôle et frais, tellement que c'est sorti en BD et que c'est toujours aussi drôle et frais.
  Pourquoi est-ce drôle, me demanderez-vous en réhaussant un sourcil circonspect ? Et bien parce le Chien croque avec talent, ironie et un humour absurde délicieux le quotidien d'un fonctionnaire, entre ses interrogations sur la société environnante et les tentatives de copulation au sein du cocon matrimonial.
Bon, évidemment, ça part souvent en sucette au bout de trois cases, mais les délires sont tellement bien dessinés et surtout tellement bien écrits que le fou-rire manque rarement.
  Son langage y est pour beaucoup, si soutenu que l'Académie française devrait sponsoriser ce livre, si drôle dans le décalage avec les idées.
  Bref, c'est bon, c'est même très bon, c'est excellemment bien écrit, ça fait beaucoup de bien, et ça mérite très largement qu'on en parle.

 

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 22:16


Forrest Gump fantastique, fantastique Forrest Gump

Un film de Tim Burton

Avec Ewan Mc Gregor (Edward Bloom jeune)
         Albert Finney (Edward Bloom)
         Billy Crudup (William Bloom)
        Jessica Lange (Sandra)
         Helena Bonham Carter (Jenny et la sorcière)
         Marion Cotillard (Joséphine)
 Et encore beaucoup d'autres dans les seconds rôles, dont Danny DeVito ou Steve Buscemi

Sorti en 2003

big-fish.jpg

  Quand Burton sort un de ses films habituels, avec fantastique, Depp et beaucoup de talent, les adeptes de la critique facile lui reprochent de ne pas se renouveller. Même s'il fait des chefs-d'oeuvre.
  Quand Burton change un peu de route et sort Big Fish, les adeptes de la critique facile se plaignent de ne pas retrouver l'univers habituel de Burton. Et pourtant c'est encore un chef-d'oeuvre.
  C'est dire si les critiques sont cons, et Burton génial.

bf1.jpg  Big Fish propose le pari osé, et réussi, de relier l'univers cinématographique fantasmagorique du réalisateur et le monde réel. Le personnage principal, même s'il n'est pas vraiment le héros, est un jeune homme bien concret, dans notre monde bien réel, qui a des relations difficiles avec son père. Et pour cause : celui-ci a fabriqué toute sa vie sur des légendes et des histoires fabuleuses, romançant tous ses souvenirs, et coupant de ce fait tout contact possible pour son jeune William avec la réalité.
  Par un savant dosage entre réalité et fiction et par un impressionnant mais jamais lassant aller-retour entre l'histoire passée et fabulée et l'histoire présente, le film nous propose deux niveaux de vision : le passé romancé d'Edward Bloom, burtonien et charmant comme tout, et les tentatives de rapprochement et d'ouverture à l'autre du père mourrant et du fils en quête de vérité, étude psychologique plutôt bien menée. En effet, tout au long du film, William enquête sur la vraie vie de son père, triant peu à peu la réalité dans le mythe.
Trêve de résumé impossible pour un film entièrement constitué d'histoires et de scènes fabuleuses.

 



  Passons donc à la défense de ce chef-d'oeuvre.
  Le thème réalité - fiction est déjà très bien traîté.
  Ensuite, le thème des rapports père-fils est bien mené également, très vrai car peu conforme au modèle hollywwodien habituel de réconciliation. Ici les deux personnages ont clairement une vision différente de la vie et plutôt que de s'adonner définitivement à la vision de l'autre, ce qui est impossible, tentent de comprendre l'univers de l'autre. Et ça, c'est beau et rare.
  Bien sûr l'histoire de William paraît bien fade par rapport aux images magnifiques de l'histoire d'Edward, bien sûr on a presque envie de les zapper pour revoir l'univers merveilleux de la jeunesse d'Edward et la fabuleuse gueule d'amour d'Ewan McGregor, plus qu'excellent en gendre modèle.
  Bien sûr on aurait presque envie que le film reste sur la voie de l'histoire du père, mais sans cela les thèmes forts précités ne seraient plus aussi efficaces. Et puis, l'excellent Albert Finney et la fin légitiment à eux seuls ce choix !



bf2.jpg  Là où Forrest Gump racontait la traversée de l'Histoire américaine par un béta attachant, Big Fish raconte la traversée de la vie par un imaginatif séduisant.
  Film pluriel intelligent dont plusieurs niveaux de vision révèlent toute la finesse, ce film regorge aussi de scènes magnifiquement filmées et de personnages secondaires excellents interprétés par des acteurs non-moins excellents.
  Si l'on ajoute à cela tout l'humour et toute l'émotion qui émanent de ce film, on trouve un chef-d'oeuvre osé qui prouve que Burton mérite ses titres de noblesse dans le cinéma.

Quant à la réflexion sur le rôle de l'imaginaire dans notre quotidien, c'est finalement la plus belle réponse que Burton pouvait donner aux critiques.

 

bf3.jpg




Par Robert Mudas

 

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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 12:42


La vérité est quand même vachement longue à trouver.


Titre français : X-Files, aux frontières du réel
Série créée par Chris Carter
Etats-Unis
Première diffusion : 1993
Série terminée au bout de 9 saisons

Avec :
 David Duchovny : Fox Mulder
 Gillian Anderson : Dana Scully
 Mitch Pileggi : Walter Skinner
 William B. Davis : L'homme à la cigarette
 Nicholas Lea : Alex Krycek

x-files.jpg


  Même si la série The X-Files peut paraître assez vieillote à un téléspectateur moderne, elle tient son rang de série culte au fait qu'elle a été LE précurseur en bien des domaines. D'abord vis-à-vis des personnages, plutôt élaborés et attachants pour une série d'"enquêtes", dépassant le simple schéma de l'inspecteur au travail. Egalement dans les intrigues, qui lorgnent de façon policière entre fantastique, science-fiction et horreur. Egalement dans la structure de la série, composée de looners, épisodes indépendants comme pour la plupart des séries de l'époque, et d'épisodes mythologiques sur le fil rouge énygmatique de la série : la conspiration. Enfin dans l'ambiance, très travaillée pour une série de petit écran, entre les effets spéciaux, les "didascalies" pour accentuer l'effet d'authenticité (vous savez, les "Washington, Bureau de Mr. Keller, 3h28"), et la musique insistante. A noter que X-Files est la première série à avoir une trame musicale omniprésente, et ça joue beaucoup sur l'atmosphère des épisodes.
  Une série qui a traumatisé beaucoup d'adolescents à l'époque, qui a su rebondir sur le thème de la conspiration cher à beaucoup à la naissance de la SF, et qui a su s'instaurer comme une série culte et modèle. Une série qui a aussi quelques points dommageables, tels que certains épisodes sans grand intérêt, l'absence de Mulder, le personnage culte, dans les dernières saisons, ou encore ce fameux fil rouge qui s'étend tellement qu'il en devient parfois incompréhensible.
  Mais bon, à série culte on ne saurait ne pardonner.



Saison 1

  L'agent Dana Scully est chargée par les pontes du FBI d'accompagner (qui a dit "espionner" ?) l'étrange mais charismatique agent Fox Mulder dans ses enquêtes aux frontières du réel. Elle comprend vite que derrière son bureau des "affaires non-classées", ou X-Files, se cachent des histoires pas très catholiques auxquelles son esprit cartésien aura du mal à répondre.
  Le couple Mulder-Scully installe très vite et efficacement dans cette saison ses contradictions, dans la confrontation entre la scientifique et le rêveur. Bref, toute l'opposition qui fera le sel de la série. La fameuse "mythologie" sur la conspiration visant à cacher l'existence des petits hommes verts s'installe également dans cette saison, et dès les premiers épisodes, malgré le fait qu'elle soit encore très floue. Les personnages charismatiques sont introduits (Skinner, l'homme à la cigarette, les bandits solitaires, Gorge Profonde).
Une bonne saison d'introduction, donc.
  On sent que les effets spéciaux souffrent un peu parfois mais on se prend vite d'affection pour l'ambiance de cette série. A noter quelques épisodes looners tout-à-fait intéressants tels le légendaire Compressions et son non-moins légendaire monstre Tooms, le prenant Eve, et le génial Projet Arctique qui n'a rien à envier aux films d'angoisse. Dommage qu'à côté de ces très bons épisodes d'autres comme Espace, Métamorphoses ou Le Diable du New-Jersey sont franchement superflus.
  Ajoutons que le final de cette saison est un excellent cliffhanger. 

x-files-1.jpgListe des épisodes de la saison 1:
 1x00 Pilot (Nous ne sommes pas seuls)
 1x01 Deep Throat (Gorge Profonde)
 1x02 Squeeze (Compressions)
 1x03 Conduit (L'enlèvement)
 1x04 The Jersey Devil (Le Diable du New Jersey)
 1x05 Shadows (L'ombre de la mort)
 1x06 Ghost in the machine (Un fantôme dans l'ordinateur)
 1x07 Ice (Projet arctique)
 1x08 Space (Espace)
 1x09 Fallen Angel (L'ange déchu)
 1x10 Eve
 1x11 Fire (L'incendiaire)
 1x12 Beyond the sea (Le message)
 1x13 Genderbender (Masculin féminin)
 1x14 Lazarus (Lazare)
 1x15 Young at heart (Vengeance d'outre-tombe)
 1x16 E.B.E. (Entité biologique extraterrestre)
 1x17 Miracle Man (L'Eglise des miracles)
 1x18 Shapes (Métamorphoses)
 1x19 Darkness Falls (Quand vient la nuit)
 1x20 Tooms (Le retour de Tooms)
 1x21 Born again (Renaissance)
 1x22 Roland
 1x23 The Erlenmeyer Flask (Les Hybrides)


Par Robert Mudas

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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 14:43

Histoires d'humour


Artiste : Les Fatals Picards
Titre : Pamplemousse Mécanique
Label : Warner
2007

photopamplemoussemecaniqu.jpg

 

  Comme beaucoup, j'ai entendu parler des Fatals Picards par leur participation à l'Eurovision. Et même si la chanson présentée était assez pauvre à mon goût, j'ai voulu découvrir par curiosité intellectuelle ce groupe souvent ensensé par la blogosphère BD.

  Et bien m'en prit. Un humour ravageur qui me rappelle fortement Didier Super, mais en bien chanté. Des musiques et une ambiance qui me rappellent assez Les Wriggles, mais en un peu plus rock et musical. Et des textes très très bien écrits.

  Un peu dérouté au début par l'omniprésence de l'humour et le nombre de parodies dans l'album, je me suis vite pris d'affection pour ce groupe amusant, dynamique et doué et leur sympathique univers.


  En fait, les Fatals Picards ont l'art de toucher par leurs petites anecdotes, leurs exemples précis, à notre vision du monde. Ils ont exactement le mot pour rire. Si l'on aime souvent les chanteurs à textes pour trouver le mot juste et vrai, ici les fils spirituels du Ché et de Bernard Laviliers trouvent toujours le mot qui nous touche et nous fait sourire.

  Prenez Bernard Laviliers, ou la réinterprétation amusante et surprenante du mythe du superhéros. Si si, rien que ça. Les anecdotes hyperboliques sont de mise et ne peuvent que nous faire marrer. C'est comme ça.
Prenez encore Seul et célibataire, ou la jolie peinture du mec abondonné et pas débrouillard pour deux sous, ou Djembé man et son mignon pamphlet anti-rasta. N'oubliez pas non-plus la complainte de l'homme captif du monde d'Amélie Poulain...


  Parfois ces anecdotes servent avec humour noir à dépeindre des vérités sociales : La sécurité de l'emploi est une apologie des profs comme il en existe trop peu. L'émouvante Française des jeux a le très bon mauvais goût d'utiliser l'humour pour décrire avec brio la misère d'une vie.

  Il faut cependant prévenir : 53 % de la population française risque de ne pas aimer cet album. En effet les Fatals Picards sont à gauche et le revendiquent, encore une fois avec humour. Ils dépeignent de façon amusante, pleine de stéréotypes hilarants, une éducation gauchiste avec la très belle Mon père était tellement de gauche. Ca continue avec Au mariage de Kévin et de ma soeur, sur les beaufs racistes et intolérants que l'on a parfois la mauvaise idée de rencontrer. Et ça se conclut sur Et puis merde je vote à droite, le tout nous laissant l'idée que Les Fatals sont des gens blessés par la réalité du monde qui se protègent par l'humour. Qui n'ont pas la prétention de faire changer les choses et qui préfèrent en rire.
Ca peut toucher certaines personnes, ce genre de carapace.
J'en suis.

  Et puis, pour diluer tout ça, il y a une bonne dose de parodie, menée avec brio tant sur la musique et la voix que sur le thème et les mots. Par vraiment de la parodie méchante comme le fait Laurent Gerra mais plutôt de la parodie humble, jouant à créer l'antithèse de Zebda dans "Monter le pantalon", à reprendre les chansons révolutionnaires hispaniques avec "Commandante", à décrire la dure vie d'un gothique dans "Cure toujours" ou à mener l'utopisme de Tryo à l'extrême dans "Je viens d'ici".

  Un album marginal et caustique, qui sent bon la controverse et les débats. Un album qui ne se prend pas au sérieux tout en traîtant de choses sérieuses (la marque des meilleurs !). Un album que certains aimeront, que d'autres non, mais qu'il faut quand même avoir écouté ne serait-ce qu'une fois et par curiosité. Ou tout simplement pour rire un peu, ce qui ne fait jamais de mal dans le monde moderne.

fatals-picards.jpg




Liste des pistes:
 01 - Bernard Laviliers
 02 - La sécurité de l'emploi
 03 - Mon père était tellement de gauche
 04 - Djembé Man
 05 - Seul et célibataire
 06 - Au mariage de Kévin et de ma soeur
 07 - Les dictateurs
 08 - Moi je vis chez Amélie
 09 - Commandante
 10 - Monter le pantalon
 11 - Cure toujours
 12 - Je viens d'ici
 13 - Partenaire particulier
 14 - Française des jeux
 15 - Et puis merde, je vote à droite !
 16 - On se demandait (où sont les pistes introuvables ?)

(A noter la réédition de l'album en avril 2007 avec l'insertion de l'Amour à la française)


Par Robert Mudas

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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 21:35

Vous jouiez, j'en suis fort aise. Et bien chantez maintenant !


Editions de la Haute Roche (Asmodée)
Un jeu de Sylvie Barc
2002

A partir de 4 joueurs
Durée approximative : 45 minutes
9 euros



  Shabadabada... fait partie de la famille des jeux "Kangourou" d'Asmodée, ces petites boîtes carrées qui nous font passer à coup sûr un bon moment quand on le sort de sa poche lors d'une soirée.
  Ce petit jeu sans prétention fait également partie, et sa créatrice Sylvie Barc est la première à le dire, de ces jeux qu'on aurait finalement très bien pu faire soi-même. Mais les ludophiles savent le plaisir qu'il y a à collectionner ce genre de petits jeux bienvenus, souvent de très bonnes idées cadeaux par ailleurs !
  Le principe est simple, et chacun y a déjà plus ou moins joué dans ses moments de désoeuvrement : un pack de cartes sur lesquelles on peut lire deux mots, un en anglais et un en français. Chaque équipe doit chanter un passage de chanson comprenant l'un de ces deux mots, et ainsi de suite jusqu'à ce que calage s'ensuive. Et oui, même ta grand-mère peut jouer, et il y a des chances qu'elle cartonne en plus.
  C'est plutôt facile, mais sur le moment ça ne revient pas, surtout pour les piètres anglophones qui n'ont jamais entendu que du yaourt dans les paroles de U2.
   La partie prend une dimension de joute entre chorales quand on tombe sur une carte à thème ; celle des "Prénoms féminins" m'a laissé un souvenir mémorable.
  Ajoutons que les parties peuvent durer très peu de temps ou beaucoup plus selon le nombre de cartes qu'on propose au début : en somme on peut moduler la durée du jeu.
  Il n'est pas rare en revanche qu'on ne s'endorme pas tout de suite après avoir joué car notre esprit ne cesse de trouver de nouvelles réponses, et le lendemain matin de s'écrier au réveil : "Mais c'est bien sûr ! Il y avait aussi..."


  Vous l'aurez compris, il n'est pas indispensable d'acheter ce jeu, parce qu'on peut très bien l'improviser, parce que certains introvertis ne voudront pas s'y prêter ou encore parce que certains ont des goûts musicaux tellement particuliers qu'on ne connaît aucune chanson en commun avec eux. Mais entre amis un poil cultivés ça peut donner lieu à une très bonne ambiance et à de bons fous rires. A jouer avec précaution et indulgence toutefois quand les adversaires ont différentes cultures musicales : un fan de Brassens avec un fan de rap contre un adepte de Queen et un spectateur de la Star Ac', ça peut vite tourner en un ennuyeux dialogue de sourds. Et ça serait bien dommage pour un jeu de chansons.

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Par Robert Mudas

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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 16:07

Monsieur Bajram ou l'art de construire une histoire

Scénario et dessin de Denis Bajram
Edition Soleil
Série achevée en 6 tomes.
1998-2006


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  Série de science-fiction, Universal War One, UW1 pour les intimes, est une véritable perle. Un chef-d'oeuvre. Une bande-dessinée culte.
  Pour quelques raisons évidentes. Un scénario béton, et quand je dis béton c'est que tout compte, tout est planifié, écrit dès le départ et que rien n'est innocent.
  A côté de cela, il y a un dessin assisté par ordinateur qui sied à merveille le scénario. Béton, le scénario, faut-il le rappeler.
  Derrière ce scénar (béton, d'ailleurs), des messages forts et traîtés de façon impressionnante. Comme toute oeuvre de science-fiction qui se respecte.
  Enfin, pour servir ce scénar - béton -, des personnages complexes, intéressants, et attachants, dont l'histoire est révélée peu à peu au fil des tomes.
  Comme dans un scénar béton, quoi.


Tome 1
: La genèse
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  Dans le futur, la Terre est tout entière unifiée aux mains de l'United Earth Forces. Mais une menace de guerre silencieuse apparaît : un gigantesque mur ténébreux et infranchissable dans lequel l'espace-temps est entièrement déréglé. L'escadrille Purgatory, composée de soldats très peu conventionnels, image réduite de l'Humanité avec ses défauts et des excès, sera la première confrontée à ce problème.
  Un tome d'introduction particulièrement efficace, dans lequel on apprend peu à peu à connaître des personnages très bien construits et un univers tout aussi complexe. Le tome commence par un flasback concernant le passé d'un personnage, suit la progression d'un texte biblique et s'achève sur un impressionnant clifhanger, donnant à la série la structure qu'elle gardera tout du long.


Tome 2
: Le fruit de la connaissance
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  L'escadrille Purgatory est passée à travers le Mur et se trouve maintenant en territoire ennemi. Un ennemi qui prend un nom, une motivation, et un potentiel danger.
  Bajram profite de ce tome un peu lent pou nous initier avec brio aux aléas des voyages spatio-temporels et pour nous montrer combien la folie militaire peut mener à la destruction. Quand on parle de morale sur le présent dans la science-fiction...


Tome 3
: Caïn et Abel
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  Episode inoubliable, ce troisième tome ralentit l'action pour nous isoler totalement dans un paradoxe temporel brillamment mené. Dans la lignée des Barjavel et K.Dick, Bajram s'amuse à travers le personnage de Kalish à faire le bilan de tout ce que la science-fiction a imaginé pour rendre possible le paradoxe temporel.
Et en profite pour placer sa propre vision des choses dans un tome bouleversant d'intelligence et de beauté, dont la couverture même donne l'idée.


Tome 4 :
Le déluge
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  Encore une fois, une couverture de toute beauté nous présente l'idée générale du tome : la catastrophe. La destruction de la Terre, rien que ça.
  L'album sortant au lendemain des attentats du 11 septembre, Denis Bajram se dit choqué: la réalité a rejoint la fiction. Finalement, le hasard a voulu valider sa conception péjorative d'une humanité auto-destructrice. La dimension temporelle reste présente, avec des personnages qui évoluent dans la même réalité que ceux du début de l’histoire… Profitons-en pour louer encore une fois le scénario qui sans aucune fausse note joue sur plusieurs trames temporelles différentes en même temps.
  Frappant également dans ce tome, la portée idéologique, avec un tableau d’une société future où règne un capitalisme de grande ampleur (Le MacDo comme restaurant gastronomique m’a beaucoup marqué…)
Un tome d'une finesse rare et à la fin inattendue.


Tome 5 :
Babel
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  On pouvait donc faire encore plus sombre que le précédent tome... Les héros sont cette fois-ci catapultés dans un futur apocalyptique. Les héros, tout autant losers qu'au début de l'histoire, semblent les derniers survivants à pouvoir faire quelque chose. On sent vraiment dans ce tome encore une fois très bien écrit leur déroute et leur perte de repère.
  Bajram nous amène avec eux vers la conclusion de son hallucinante fresque de science-fiction.


Tome 6
: Le patriarche
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  Voilà donc la fin de la saga et toutes les révélations attendues, tout-à-fait logiques dans la continuité de l'histoire. Si l'on ressent en fermant ce tome une pointe de déception c'est parce qu'on vient de finir la série de bande-dessinée la plus réussie à ce jour.
  Avec, en prime, un joli idéalisme final qui nous empêche de sombrer dans la dépression après la noirceur des tomes précédents.


Par Robert Mudas

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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 22:00

A la fois trop et pas assez

  Un roman d'Amélie Nothomb
Edition Albin Michel (2005)
Livre de Poche (2007)




couv-Albin-Michel.jpg A mes yeux et malgré de très grandes qualités d'écriture et d'imagination, Amélie Nothomb a un défaut récurrent : elle en fait souvent trop. J'avais déjà ressenti cette impression en lisant la fin d'Hygiène de l'Assassin qui pourtant regorgeait de bonnes idées. J'avais eu la même impression dans Métaphysique des tubes même si son format autobiographique accueillait bien mieux cette démesure et ces délires prolongés ; c'est d'ailleurs pour moi son meilleur livre de ce que j'ai lu d'elle. Dans Acide sulfurique, Nothomb a le don rare de toujours aller trop loin dans certains points, mais cette fois-ci me donne l'impression de ne pas aller assez loin dans d'autres, ce qui devient gênant.

  Résumer le livre pour justifier cet avis serait inconvenu : l'idée est tellement forte que vous la dévoiler comme ça me paraît gâcher toute l'originalité du roman. D'autres critiques l'ont fait, me direz-vous, oui, mais ne comptez pas sur moi pour les suivre. Il faut juste savoir que l'auteur veut traîter de la télé-réalité et veut choquer. Et y parvient.

  Oui mais il manque quelque chose. Je ne parviens pas à dire quoi mais je sens que ça aurait pu aller encore plus loin dans la critique de la télé-réalité. Stephen King, encore sous le pseudo de Richard Bachman, était lui-aussi allé extrêmement loin à son époque avec Running Man mais la vision de la télévision était tellement bien menée que c'en était extrêmement crédible. Ici, Nothomb nous plonge dès le début dans l'enfer de son émission cauchemardesque et, bien que l'idée soit franchement très forte, on a du mal à y croire et à s'y attacher. Ca, c'est pour le pas assez loin.

  A côté de ça Nothomb focalise son intrigue sur quelques personnages. On aurait parfois aimé plus d'envergure, en apprendre davantage sur l'administration de l'émission. J'aurais personnellement préféré aussi, quitte à accentuer l'histoire sur des participants, qu'on en suive beaucoup plus, sur le mode choral, comme le font de nombreux bons romans ou films. Mais non, on s'arrête à quelques personnages et particulièrement à deux personnages.

  Mais quels personnages... On sent que Nothomb a voulu travailler ces deux personnages féminins totalement contraires au premier abord. S'attachant à expliquer la mentalité de quelqu'un de mauvais, elle relève un impressionnant défi, plutôt réussi à mon avis. Mais en même temps son personnage censé être stupide et naïf devient extrêmement profond et psycho et semble échapper quelque peu à son créateur par certaines réflexions et certains dialogues trop peu crédibles. A contrario, la "gentille héroïne" est tellement grandiose qu'elle en devient allégorique et ne gagne pas ou peu de charisme et d'attachement aux yeux des lecteurs. Tout comme pour l'autre, ses expressions et réflexions paraissent trop profondes pour être humaines.

 couv-Poche-copie-1.jpg En fait je crois que je reproche à Nothomb de ne pas réussir à créer des personnages crédibles, convaincants et attachants.
 
  Trop et pas assez donc pour ce roman qui pourtant partait d'une excellente idée. Peut-être un peu déjà-vue, mais n'enlevons pas à l'auteur sa capacité à être géniale d'originalité avec rien de thème. Ici on aurait pu en attendre plus en l'occurence. Trop et pas assez pour un roman qu'il faut néanmoins lire pour trois raisons. D'abord parce qu'il regorge comme souvent chez Nothomb de très belles phrases et de jolies réflexions générales, notamment quant à l'audimat ici. Ensuite parce que ce roman est très agréable à lire, et malgré les mauvaises impressions finales dont je parle ici il reste d'assez bonne facture. Enfin parce que tout le monde prend son pied à taper sur Amélie Nothomb sans l'avoir lue, et que, dans une société où les avis critiques commencent à se propager sans connaissance de cause, il est toujours bon de savoir de quoi on parle.


Par Robert Mudas

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